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LES DIABLES DE LA GARRIGUE
15/03/2012 - Sortie Ouest (Béziers - 34)

 

Avec l'habitude quasi permanente de "bruler" des kilomètres pour atteindre un lieu de concert, lorsqu'un événement se produit à proximité de chez soi, c'est surprenant de se retrouver rapidement en terrain connu. Une soupe engloutie bien au chaud à la maison et, un quart d'heure plus tard, on attrape sa veste pour rejoindre la périphérie de Béziers et le site de Bayssan où se tient le spectacle de ce soir. Inutile de vous relire, c'est bien d'un spectacle qu'il s'agit et non pas d'un concert anodin.
Le mélange de sons elecro-Metal et de mise en scène théâtrale auquel nous avons eu droit est l'œuvre inattendue des DIABLES DE LA GARRIGUE, troupe locale émanant principalement du groupe Goulamask en association avec quelques artistes du cru.

Habituellement plus enclin à déverser du Ska-punk en langue occitane, qu'elle ne fut pas ma surprise de voir sur scène, la horde de troubadours munie d'une artillerie lourde de guitares, de basses et de beats electro industriels. Une fois les fumigènes dissipés, un décor grandiloquent laissait présager que la déferlante allait être autant auditive que visuelle.

 



Aux premières notes, qui ont pris le relais d'une intro technoïde, le staff occitant s'est positionné en rang serré face au public impatient de voir, à ma connaissance, un genre de concept encore unique en France. Il faut préciser que LES DIABLES DE LA GARRIGUE ont passé la semaine à répéter ce show dans le cadre d'une résidence d'artiste. La configuration de la salle, qui s'apparente à un chapiteau, rajoute une fantaisie supplémentaire à leur performance.

Visuellement, l'habillage de la scène reproduit un monde fictif (quoi que) dans lequel rayonne la crasse, la poussière et le chaos. Ceux qui ont encore en mémoire le film Mad Max pourront s'y référer sans peine. La troupe est scindée en deux clans avec d'un côté les musiciens qui sont à la fois pourvoyeurs de décibels mais aussi acteurs et de l'autre le groupe théâtral qui s'affaire à déplacer les structures du décor avec des gestes calculés.

La musique véhicule des sonorités paradoxales en mixant de gros accords de guitares distordus avec des instruments traditionnels tels la cornemuse occitane, la chalémie ou la mandoline. En propulsant des beats electro dans cet amalgame, je peux vous garantir que l'effet ressenti est immédiat pour qui se laisse prendre au jeu. Et pour cause, l'ensemble du public se lance frénétiquement dans la danse avec pour conséquence une ambiance qui monte lentement en puissance. Les jeux de lumières travaillés, les épaisses fumées ainsi que l'accoutrement décadent des Diables sont autant d'éléments qui contribuent à l'illusion de la prestation.

Tout au long du show, un enchevêtrement complexe de tuyauteries s'est vu déplacé en suivant le rythme d'une musique à la fois entrainante et entêtante. Les actions synchronisées de tous les acteurs en disent long sur le boulot de préparation effectué durant la semaine de répétition.

Sans conteste, LES DIABLES DE LA GARRIGUE sont une expérience radicale et singulière à rapprocher du groupe Allemand IN EXTREMO dont je vous conseille de jeter un œil/oreille pour apprécier la comparaison. Osca !!!

(Thrash Elliott)

 

Infos : http://www.goulamas-k.com/

 

 

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