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IRON MAIDEN


01 & 02/07/08 - Paris - POPB

Vingt cinq ans ! Putain, vingt cinq ans ! Près des deux tiers de ma vie que je me traite quotidiennement les tympans et me nourris les neurones avec la musique du Diable, au grand dam de mon entourage proche, à commencer par mes parents et surtout mes voisins. " C'est juste une mode, ça lui passera " disait ma mère à mon père qui venait de se tailler avec son rasoir tandis que je balançais le " Bounded by blood " d'EXODUS sur ma platine vinyle avant de partir au collège. Une mode, … Tu parles ! Il aurait fallu que vous entendiez sa voix blanche lorsque je lui ai passé un coup de fil rapide, histoire de prendre des nouvelles, avant-hier. Attablé à une terrasse de bar, face au POPB, avec les beuglements d'une bande d'anglais passablement allumés à la 1664 en fond sonore, je dois bien avouer que ma chère maman laissait poindre une certaine inquiétude que mon éclat de rire n'a pas totalement réussi à dissiper. Bref, pour mes parents je resterai toujours leur gentil petit garçon et je me suis accordé de ça depuis bien longtemps.

Me voilà donc encore une fois à cultiver ma passion de la plus belle des manières. IRON MAIDEN est en tournée pour le fabuleux " Somewhere Back In Time World Tour 2008" qui fait étape au Palais Omnisport de Paris Bercy pour deux soirées qui s'annoncent mémorables. Alors que le groupe a déjà sillonné l'Asie, l'Amérique du Sud, les Etats Unis et le Canada, le voilà de retour en Europe pour une série de 23 shows qui les mènera jusqu'à Moscou, fin août prochain.

Le tableau d'une après midi précédant un show de la Vierge de Fer est décidément invariable. Des nuées de fans affublés de tee-shirt à l'effigie d'Eddie the 'Ead, des passants incrédules, des poubelles publiques qui débordent de cannettes vides, des vendeurs de billets à la sauvette dont le business est florissant du fait que le show du premier soir annonce sold - out et que le second prend la même tournure, … et encore des fans, partout, dans les bars, sur les trottoirs, dans le métro, sur le parvis du POPB, tandis qu'un soleil de plomb écrase ses rayons sur Paris. Bref, le cadre rêvé pour des retrouvailles avec le géant anglais. IRON MAIDEN, qui, ce soir et le lendemain, joue à Bercy pour la neuvième et dixième fois de sa carrière. Sa première date dans cette salle remonte déjà à 1986 et au " Somewhere on Tour " , et en 1988, le groupe avait rempli ce même lieu pour deux soirées lors du " Seventh son Tour " avec TRUST, ANTHRAX et HELLOWEEN. Depuis, le groupe y est revenu, en 1999, pour le retour de Bruce Dickinson au sein de la formation, en 2000, en juin et novembre 2003, en 2006, et cette année 2008, pour deux shows d'anthologie.

Le groupe réitère en effet son concept, lancé sur la tournée 'Early Days' en 2005 à savoir de proposer un véritable voyage dans le temps à ses fans en revisitant cette fois la période 1982 - 1992 et surtout en reprenant la mise en scène du légendaire " World Slavery Tour 1984 - 85 " à savoir le décor égyptien de l'album " Powerslave " que tant de fans trop jeunes pour avoir pu fouler le pit à cette époque, ont découvert sur petit écran à travers la vidéo " Live after death ". Incroyable !

L'occasion était trop belle et totalement unique pour être loupée et c'est avec une certaine émotion que je prépare mes retrouvailles avec un combo qui rythme ma vie au quotidien depuis tant d'années. L'ouverture des portes se fait dans le calme, et la fosse est déjà copieusement remplie à mon entrée dans l'arène. Un backdrop hissé sur la scène, prète à accueillir les hostilités, annonce la première guest-star de la soirée, et quelle guest-star puisqu'il s'agit de Lauren Harris, la fille de Steve, bassiste et leader d'IRON MAIDEN, qui ouvre pour le groupe de son père depuis 2006.

Lauren, qui n'était qu'un nourrisson au milieu des 80's et une petite gamine lorsqu'elle apparaît dans le clip de " Holy smoke " en 1990, est à présent une chanteuse dont le pantalon moulant et le débardeur noir savamment taillés donnent chaud aux premiers rangs dès son entrée en scène. Visiblement, la miss maîtrise son affaire et ses tournées des stades et des arènes en compagnie de son géniteur, de même qu'en ouverture de WITHIN TEMPTATION en 2007 lui ont permis d'apprivoiser le public si exigeant de la Vierge de Fer. Flanqué de musiciens solides et rompus au live qui font parfaitement leur job, la belle parvient sans trop de peine à faire bouger la fosse qui lui apporte une belle réponse. Lauren et son groupe inaugurent la sortie d'un premier album " Calm before the storm ", sorti fin juin et dont ils chauffent déjà les titres sur scène depuis deux ans. Au programme, un Hard Rock US calibré pour les radios et les jeunes kids. Les débats sur la présence de celle qui est " la fille de son père " en première partie d'IRON MAIDEN vont évidement bon train sur les forums du web comme dans la salle et les avis sont partagés. Entre une musique qui a peu à voir avec celle d'IRON MAIDEN, la jeunesse de la belle dans le circuit et ses liens avec l'illustre bassiste qu'est Steve Harris, Lauren pourrait être facilement taxée d'" enfant gâtée ". Certes, mais que dire des premières parties peu glorieuses et franchement barbantes auxquelles le combo britannique nous a malheureusement habitué dans le passé et dont je tairai poliment les noms dans ces lignes … d'autant que la chanteuse est loin d'offrir le pire des spectacles et donne l'impression d'en vouloir réellement, impression encore renforcée par la très bonne prestation livrée le second soir. Et que dire de Steve Harris, planqué sur le bord de la scène, et des sentiments qui doivent l'animer en tant que père ! Voir sa fille évoluer ainsi devant 17 000 personnes, tenir chaque soir un des publics les plus difficiles et exigeants qui soit, ça remue autrement les trippes qu'un spectacle de fin d'année pour la kermesse de l'école primaire !

La suite n'est toutefois pas aussi simple pour AVENGED SEVENFOLD. Le groupe que Kerry King affectionne le plus lorsqu'il s'agit de balancer sa bile lorsqu'il est interviewé, tant sa présence sur le même label que SLAYER lui remue les sucs gastriques, se présente à son tour sur scène devant une forêt de doigts tendus et de pouces baissés. Bienvenue dans l'arène des jeux du cirque modernes ! Je dois bien avouer que si quelques fans ont apprécié, l'immense majorité du public a subi, le premier comme le deuxième soir, la prestation des américains. Entre une musique bien trop linéaire et qui enchaîne les pompages honteux, des tentatives de plans heavy qui tombent immanquablement à l'eau, un look de boys-band et une présence scénique inexistante, il y avait de quoi douter de la capacité d'AVENGED SEVENFOLD à terminer son set intact. Les " Houhouuuu " et les sifflets de la foule entre les morceaux, la clameur " Iron Maiden, Iron Maiden ", qui montait des gradins entre chaque titre et les doigts dressés dans la fosse en disaient long sur l'impatience du public d'en finir avec un combo sans âme, dont la fin de set est vécue comme une libération.

Le grand moment arrive enfin. Il est 21h15 quand " Doctor Doctor ", le hit d'UFO retentit dans la sono. Ce titre, véritable tribut de Steve Harris à son idole Pete Way ponctue chaque soir l'attente pour les fans de la Vierge de Fer, et lorsqu'à la fin du morceau, les lights s'éteignent, c'est une véritable explosion de joie qui fait trembler Bercy. Les deux écrans vidéos placés de part et d'autre de la scène passent des images de la tournée sur fond de " Transylvania ", le public hurle de bonheur et le " Churchill's Speech " lance la machine à remonter le temps. Les premières notes de "Aces High " libèrent les fans tandis que les musiciens font leur entrée sur scène suivis de Bruce qui, d'emblée, met tout le monde d'accord. Le chanteur, comme le reste du groupe, est au top de sa forme. Escrimeur, écrivain, animateur radio, pilote de ligne, frontman ultime, le hurleur multicartes d'IRON MAIDEN a définitivement gagné le titre du performer de l'année. Il court, harangue les premiers rangs, parcourt la scène en tous sens, disparaît pour réapparaitre sur les plateformes encadrant le drumkit de Nicko Mc Brain, multiplie les rôles et prend son public à la gorge pour ne plus le lâcher durant les presque deux heures que durera le set. Magistral !

" Two minutes to midnight ", " Revelation ", " The trooper ", " Wasted Years ", chaque nouveau titre nous baigne dans la période bénie des 80's et la suite est tout aussi géniale. " The Number of the Beast ", dont Bruce sabre la bande - son d'intro comme trop pressé d'en découdre avec le Diable qui vient d'apparaître à droite de la scène, " Can I Play with Madness ", le groupe affiche une cohésion rare et un immense enthousiasme. Steve Harris mitraille les premiers rangs avec sa basse, Janick Gers multiplie les pitreries sans toutefois atteindre le niveau de ridicule de ses premières tournées avec le groupe, la paire Murray / Smith fait merveille et Nicko est impérial à la batterie au point d'en déglinguer le kit le premier soir. Au dessus d'eux, sur les plateformes, Bruce " l'homme ressort " bondit en tout sens, se démène comme un forcené, court, saute, porte le groupe et sa voix fait des merveilles.

Le garçon est un athlète et le voir à un tel niveau de forme à plus de 50 ans en dit long sur le potentiel qu'il conserve encore pour les années à venir. S'exprimant en français entre les titres, le voilà qu'il introduit le morceau le plus épique de la discographie d'IRON MAIDEN, le génial " Rime of the Ancient Mariner ", dont l'intermède au milieu du titre précède une montée en puissance hallucinante, avant que le groupe n'enchaîne un " Powerslave " flamboyant . Le bonheur est total et la suite fait encore monter la température dans le chaudron de Bercy. " Heaven can wait ", " Run to the hills ", " Fear of the Dark " dont l'intro fait perdre la voix à une bonne partie du public, précèdent un autre grand moment de la soirée. Le groupe, en guise de premier au revoir envoie " Iron Maiden " sur le break duquel le masque de pharaon s'ouvre en deux pour libérer la momie d'Eddie, plus démoniaque et imposante que jamais. Un immense moment tant cette mascotte compte dans l'histoire du groupe et dans le cœur des fans. Le combo tire une première fois sa révérence avant que, porté par le public, il ne revienne pour un final d'apocalypse. Après que Bruce nous ait présenté ses copains de jeu, voici " Moonchild " et " The Clairvoyant ", deux titres du controversé " Seventh son of a seventh son ", magnifiquement interprétés par … le plus grand groupe de Métal du monde ? Assurément un des plus grands en tout cas, tant sa classe annihile toute concurrence, et lorsque le combo conclut enfin sa prestation par un " Hallowed be thy name ", la messe est dite et une large banane barre le visage des fans, sonnés de bonheur.

Le show du lendemain, qui proposera comme chaque soir la même setlist, sera encore plus intense, Bruce encore plus au top, les musiciens encore plus investis, le groupe encore plus soudé … l'extase suprême, je vous dis ! Rendez-vous est maintenant pris en Allemagne pour le Wacken Open Air le 31 juillet prochain, où le groupe est en tête d'affiche du plus grand festival du monde devant pas moins de 70 000 personnes. Mes parents n'ont pas fini de s'inquiéter pour moi ! . (YvesZ)


Setlist :

- Churchill's Speech/Aces High
- 2 Minutes to Midnight
- Revelations
- The Trooper
- Wasted Years
- The Number of the Beast
- Can I Play With Madness?
- Rime of the Ancient Mariner
- Powerslave
- Heaven Can Wait
- Run to the Hills
- Fear of the Dark
- Iron Maiden
- Moonchild
- The Clairvoyant
- Hallowed Be Thy Name

 

 

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