DAGOBA - Rencontre de l'équipe de Leprozy avec Shawter le chanteur de DAGOBA lors de la seconde date française de la tournée marathon en compagnie d'IN FLAMES et de SEPULTURA. DAGOBA dont les premières démos était déjà chroniquées dans Leprozy version papier… (avril 2006)

On va commencer par parler de la tournée en cours, vous êtes sur votre petit nuage non?

Là ça fait deux semaines qu'on est sur la route avec IN FLAMES et SEPULTURA. On a attaqué par l'Allemagne, ensuite on est allé un peu dans le Royaume-Uni avec Angleterre, Irlande, Ecosse. Et là on revient donc en France, ça se passe bien pour nous…de toute façon on a jamais caché nos ambitions d'explorer l'international, maintenant qu'on y est on va pas se plaindre! On était prêt pour ça et tout va bien!

Avec les autres groupes vous vous entendez bien?

Ça va. On a fait plusieurs fois la fête ensemble, ils apprécient bien le groupe autant humainement que musicalement...

Concernant l'accueil avec le public dans les autres pays, comment ça se passe?

Ah c'est vraiment génial! Notre album est sorti internationalement comme notre dernier album. Il y avait déjà eu quelques chroniques dans tous les magasines en Europe. Il y avait de bonnes notes donc on était un peu attendu par toute une frange du public. On a donné le meilleur de nous même à chaque fois et apparemment ça a bien fonctionné, il y a un bon retour, pas mal de commandes d'album dans les pays qu'on a visité, voilà tout va bien.

Sur cette tournée, pour votre set vous disposez de bonnes conditions?

On joue environ une demi-heure tous les soirs. Comme la tournée est quasi sold-out partout, si c'est pas plein dès le premier morceau c'est le deuxième…

Hier soir vous étiez à Paris, c'est bien vous qui avez joué et pas le chauffeur du bus et le tour manager comme le dernier match entre l'OM et le PSG (rires)??

Non non (rires)! Ça c'est bien passé disons qu'en général ça fonctionne bien, on a eu un bon accueil ça a bien bougé.

C'est vrai que cette tournée c'est quand même un gros gros truc qui vous arrive!

Je suis pas mal l'histoire du metal français et je sais pas si c'est déjà arrivé…

Quand on voit que l'année dernière c'était l'année GOJIRA, cette année ça peut être l'année DAGOBA!

Je sais pas à quel point où ils sont allé eux, comme on était en studio j'ai pas trop suivi leur actu...

On vous voit pas encore trop à l'affiche des festivals d'été, ça va venir?

En fait on en a quelques uns qui sont programmés mais on attend surtout les contrats signés pour les annoncer…

Le HellFest?

Voilà ce genre de truc, on attend confirmation.

Avec votre album qui vient de sortir et cette tournée marathon, vous avez du nouer pas mal de liens avec des tourneurs j'imagine?

Ça a ouvert beaucoup de portes cette tournée…

…l'année dernière on avait eu l'occasion de boire des coups avec les musiciens de ETHS au Fury, je sais pas s'il y a un buzz sur la ville de Marseille mais c'est bon de voir des groupes autre que des groupes parisiens qui arrivent à démarrer! Au niveau hardcore sur Marseille il y a aussi le collectif Coriace, mais moi j'ai vraiment l'impression au travers de vos interviews que vous votre collectif c'est DAGOBA!

Ah oui nous pas de problèmes rien à branler du reste! Notre collectif à nous c'est nous même, on a jamais eu besoin du soutien de qui que ce soit pour remplir nos salles ni pour faire notre musique. Donc je vois pas pourquoi, pas qu'on s'encombrerai, mais on n'est jamais mieux servi que par soi même.

Le fait d'être excentré sur Marseille loin du microcosme parisien ça ne vous a pas freiné à un moment dans votre développement?

Au début c'est un peu ce que je pensais mais j'ai bien l'impression que c'est reculer pour mieux sauter! On a peut-être mis un peu plus de temps que les groupes parisiens à émerger mais aujourd'hui on est peut-être plus loin. Après je sais pas ce que l'avenir nous réserve mais nous en tout cas on fait notre bonhomme de chemin, on demande de comptes à personne et voilà on fait notre route sans trop s'occuper de celle des autres tout en la respectant. Ce qui compte en premier lieu c'est DAGOBA.

On va maintenant parler de votre dernier album "What Hell is about" sur lequel vous vous êtes assurés une grosse prod, comment ça c'est passé?

On a changé de label parce que justement Season of Mist nous proposait une bonne exposition internationale…

…ça vous a aidé d'être de Marseille, vous les connaissiez avant?

c'était un label parmi d'autres qui nous ont fait des propositions. Le contrat qu'ils nous proposaient était le meilleur et humainement ça se passe super bien. Le fait qu'ils soient aussi de Marseille ça nous permet d'aller boire des coups avec eux directement. Après pour ce qui est de Tue Madsen, on avait envoyé des pré-productions à plusieurs ingé son et lui il avait vraiment accroché sur l'album et il a fait les efforts financiers pour qu'on puisse venir dans son studio enregistrer. On a passé un mois là bas…immersion totale!

Par rapport à la pré-prod que vous lui avez proposé, il vous a orienté dans vos choix en apportant des idées?

Non, le contrat avec lui était clair c'était simplement réalisateur, pas producteur exécutif comme on dit aux usa. C'est pas quelqu'un qui change quoi que ce soit dans les compos, il est là pour donner le meilleur son. Il avait déjà bien accroché sur les compos en elles mêmes et il avait aucun intérêt à les changer. Pour l'avenir on veut pas changer quoi que ce soit à notre musique…

…au niveau du style vous savez donc maintenant vraiment où vous en êtes…

même au niveau des compos, même si demain on fait de la merde on restera fermement sur notre merde. On veut pas que qui que ce soit mette le nez dedans. On est autant en marge de collectifs qu'indépendant musicalement.

GOJIRA/DAGOBA c'est une comparaison qui risque de se faire de plus en plus, comment vous ressentez ça, comme une sorte d'émulation?

Nous on a déjà joué plusieurs fois avec eux, on les aime bien humainement. Après eux ils en sont à leur troisième album, nous c'est notre deuxième, on a presque dix ans de moins.

Les GOJIRA peuvent peut-être servir de tête de file aux autres groupes français à l'étranger?

Ou inversement on sais pas…j'ai vraiment suivi de loin qu'il y avait un buzz autour de GOJIRA. L'année dernière j'étais en train de composer l'album puis de l'enregistrer donc j'ai vraiment pas eu le temps de suivre ça. A l'étranger on nous en parle mais je sais pas vraiment ou est le lien parce que nous on nous parle de GOJIRA en international et j'ai pas l'impression que eux on leur parle de DAGOBA en international alors qu'actuellement c'est DAGOBA qui est en international! J'arrive pas trop à savoir si ça vient de l'âge, du fait qu'ils soient au troisième album et nous au deuxième?? En tout cas c'est des gens que je respecte énormément et il me tarde de les recroiser sur la route. Après qu'il y en ai un, deux, trois pour moi la musique c'est un langage universel, je suis pas du genre chauvin s'il y a un bon groupe que j'aime qu'il soit Polonais, Français ou Tchètchène tant mieux.

L'an dernier j'étais à la date de Toulon avec KORN (lire le report sur leprozy), j'étais aller voir KORN et je ne savais pas qui étais en première partie. Putain, je vois des tshirts DAGOBA partout dans le public et quand vous êtes montés sur scène c'était trop fort! Ça m'avais scié c'était trop bon! Là vous jouiez quasiment à domicile!

On était chez nous! Cette date ça c'est fait au dernier moment

En terme de statut vous en êtes où, intermittents?

Non, statut DAGOBA (rires)! Il y en a deux qui commencent à prendre leur cachet à partir de maintenant…

A l'ancienne, vous avez la volonté! Dans les interviews que vous avez faites, c'est ce qui me marque le plus c'est que vous avez la volonté! Il y a un truc qui m'éclate c'est dans le dernier Hard'n'Heavy avec le Blindtest. Je suis l'ancien président du fan club français de SKID ROW et j'ai adoré la remarque sur le Slave to the Grind!! Géant! Quand j'ai commencé le metal dans les années 80 il y avait les thrasheurs d'un côté, les glammeux de l'autre…que vous rendiez hommage à des groupes comme SKID ROW ou que l'on vous voit en backstage avec des tee-shirts MOTLEY CRUE c'est excellent!

Le truc c'est que quand on était des jeunes cons, que l'on sortait nos premières démos, même pour notre première album on nous prenait un peu pour des bouffons qui faisait un peu tout et n'importe quoi. On avait annoncé que l'on enregistrerait à l'étranger, on avait annoncé qu'on miserait tout pour une carrière sur l'international. Quand on nous posais des questions sur nos influences, on disait que ça allait du Glam metal au black metal. J'ai l'impression qu'il a fallu trois ou quatre ans pour que les gens comprennent que c'est vrai. Nos deux albums on les a enregistrés à l'étranger, on se retrouve en tournée à l'étranger et quand on nous pose des questions en interview on voit que les titres de Glam et de black metal on les connaît aussi. A un moment, on voulait passer pour des bouffons mais maintenant j'espère que la roue tournera et surtout que les gens à qui les groupes nous compare les gens comprendront que c'est peut être eux qu'il faut comparer à nous. Après on veut bien accepter notre statut de jeunes, dans le groupe il y en a qui ont encore 18-20 ans, mais bon nous on a travaillé pendant des années comme des acharnés dans notre local enfermé, maintenant on sort…

…c'est bien d'avoir de telles ambitions, il y a plus ce complexe des groupes français de pas pouvoir s'exporter…

Nous en tout cas on a jamais caché nos ambitions…on sait jamais de quoi l'avenir sera fait, on a des projets pour faire une grosse tournée encore et peut-être qu'on l'aura jamais. En tout cas on travaille pour et comme tout travail mérite salaire et bien ça devrait arriver.

C'est tout ce qu'on vous souhaite!

(Fully & YvesZ)


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